Reporter les choses au lendemain

La remise au lendemain est à l’origine de beaucoup de dégâts. Parmi les aspects du manque de sérieux dans la religion, il y a la multiplication des promesses et des espoirs. Par exemple, on se dit qu’on va finir le Coran chaque mois au minimum, se lever toutes les nuits pour prier au moins 2 rakaats. En soit, c’est une intention louable. Mais dans la majorité des cas, beaucoup d’entre nous remettent à plus tard quand il s’agit d’œuvrer pour le paradis.

Avons-nous déjà remis à plus tard le fait de déposer un chèque à la banque par exemple ? Remettons-nous à plus tard notre réveil quand il faut aller travailler ? Est-ce qu’on remet à plus tard nos plaisirs et nos passions ?

Quand on dit à l’un d’eux « Essaye d’apprendre le Coran par cœur », il répond « Je vais m’y mettre insha Allah quand j’aurais le temps, il faut que je trouve le moment et que je m’organise ». Bien évidemment, il ne trouvera jamais ce temps parce-qu’il est trop préoccupé par son avenir. Avec le Coran, il ne faut pas trouver le temps mais il faut PRENDRE le temps. Ce n’est pas au temps de te dicter le Coran, c’est au Coran de dicter ton temps.

Je prends ici l’exemple du Coran car c’est le plus courant, mais les exemples sont nombreux. Quand tu es jeune, tu penses à tes études. Tu termines tes études, tu vas chercher à te marier. Une fois marié, tu vas chercher un appartement, puis améliorer ta condition sociale, puis c’est au tour des enfants de naître et ils te prendront énormément de temps par leurs caprices et exigences, et ainsi de suite, jusqu’à la mort…

Le plus étonnant est de voir qu’en fin de compte, ce genre d’homme est satisfait et résigné de cette vie de gêne en disant « C’est la vie ». Soyons sincères, est-ce vraiment la vie de devenir esclave de ce bas-monde et oublier l’affaire de l’au-delà ? Négliger les actes d’obéissance pour se consacrer aux passions et jouissances de la vie. Est-ce ça la vie d’un musulman ?

Avec l’épée de la remise à plus tard, beaucoup de gens ont été tués. Celui qui remet les bonnes actions au lendemain, puis au surlendemain risque de finir par les abandonner complètement. Satan induit l’homme à l’erreur, lui donne de faux espoirs et l’aveugle par des projets d’avenir lointain. C’est alors que la mort survient brusquement et la tombe devient le coffre-fort où sont consignés les actes.