L’islam de France et le CFCM sont une aberration, tout comme l’islam modéré n’existe pasIl n'y a qu'un seul islam : il n'est pas de France ni d'ailleurs. L'islam tout court se suffit à lui même et n'a pas besoin de qualificatif. Notre religion se distingue des autres par l'absence de clergé. L'islam de France n'existera jamais. Un islam en France, certainement. Crédit d'image : AFP
Publié le 23 novembre 2018, par Samir | 11 h 03 min
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Les efforts du gouvernement pour construire un islam en France peinent à aboutir. Rien ne pourra se faire sans l’adhésion des musulmans. Le président Macron veut « définir des repères sur la manière dont l’islam est organisé en France ». Depuis les années 1980 déjà, l’objectif sous-jacent est d’intégrer la minorité musulmane et lutter contre l’extrémisme et le radicalisme. Penser qu’il s’agit d’un islam sur mesure est une erreur. L’islam est compatible aux valeurs nationales, notamment la laïcité contrairement à ce qu’on veut nous faire croire, et à l’abri des interprétations radicales qui ont pris pied dans certaines parties du monde musulman, appuyées par les réseaux sociaux et Youtube. Les tentatives passées de transformer l’islam en France en un islam français ont impliqué les pays d’origine des musulmans comme le Maroc, l’Algérie et la Turquie. En 2015 par exemple, François Hollande a signé un accord avec le Maroc pour envoyer des imams français dans un institut de formation à Rabat. De nombreux musulmans considèrent l’approche de haut en bas pour gérer l’islam comme une domination ou un condescendance. Les efforts de l’État sont donc reçus avec scepticisme et méfiance. Le mythe de l’islam modéré L’islam n’a pas besoin d’être modéré. C’est un gros pléonasme de parler d’islam modéré. L’islam est déjà modéré à son origine par le Coran et la Sounna. Tous les musulmans sont donc censés être modérés dans leur comportement, leur manière de manger, de dépenser, de s’exprimer, etc.. C’est la communauté du « juste milieu ». Il faut cesser de parler d’islam modéré, cela n’existe pas. Le CFCM doit être dissous Le Conseil français du culte musulman (CFCM) a été fondé en 2003 par… Nicolas Sarkozy. Est-ce qu’on réalise la bêtise ? Cela en dit long sur la légitimité de ce Conseil. En quoi un non musulman, qui plus est virulent face à la place de l’islam en France, est-il légitime pour prendre ce genre de décision à notre place ? L’État ne peut s’immiscer dans la gestion de la religion ou dans des questions théologiques, il n’est pas du tout légitime pour cela et n’a pas le bagage nécessaire. D’ailleurs, les musulmans ne savent pas vraiment de quoi il s’agit. Sa structure et sa direction sont d’une opacité à en perdre la vue, avec des entités elles-mêmes souvent en conflits, liées à l’Algérie, au Maroc, à la Turquie, à l’Arabie saoudite, l’Egypte et le Qatar. Pour certains, la notion même d’islam français initié par l’État est la continuation des politiques qu’ils considèrent comme des outils d’assimilation qui étouffent l’expression religieuse (la loi de 2004 interdisant les symboles religieux dans les écoles publiques, celle de l’interdiction de 2010 du voile intégral en public). Un budget de l’Etat alloué au financement du culte musulman L’un des autres aspects du projet de Macron est de rompre avec les financements étrangers pour dissocier les organisations musulmanes en France des autres pays. Or, cela pose un problème de financement des organisations. Si les pays étrangers n’ont plus le droit de payer, il faut bien que d’autres payent les factures. La solution serait-elle de mettre la main à la poche de l’Etat avec un budget alloué au financement le culte musulman. Après tout, n’est-ce pas dans l’intérêt général de lutter contre la radicalisation et le djihadisme ? L’Etat devrait plutôt aider financièrement à l’émergence d’un islam en France avec une gestion qui revient aux musulmans et à eux seuls. Personne ne doit s’immiscer dans la manière doit nous souhaitons nous organiser. Il faut s’inspirer du CRIF qui est très fort dans ce domaine et qui n’hésite pas à remettre Macron à sa place quand cela ne leur plaît pas. On l’a vu dernièrement lors de sa sortie sur Pétain. Les musulmans doivent être fiers de leurs valeurs et garder la tête haute. Que deviendrait l’abattage rituel si les juifs n’égorgeaient pas leurs bêtes ? Ce serait compliqué en l’état actuel de l’organisation de la communauté musulmane française. Les imams sont-ils vraiment bien formés ? L’autre proposition de Macron concerne la formation des imams. A la différence de ses prédécesseurs, il suggère de former des imams chez eux et il a raison. Conformément à la laïcité, la formation porterait sur des valeurs culturelles et non sur des textes religieux, afin de favoriser une génération d’imams made in France. Cependant, mettre en place un programme national de formation pour lutter contre la radicalisation suppose que les imams prêchant la haine soient étrangers, ce qui est faux. Les imams les plus radicaux sont français et prêchent en français. C’est justement parce-que la majorité ne maîtrisent pas l’arabe et la subtilité de cette langue. Leurs sources d’informations sont ainsi limitées à des traductions parfois vidées de leurs substances. En ce sens, l’enseignement de l’arabe à l’école est une bonne initiative. Quant aux imams étrangers, ils exposent souvent uniquement l’avis juridique du madhab majoritaire dans son pays. L’exemple de la bave du chien est un exemple éloquent. Parmi les 4 écoles, 3 la considère comme une impureté. Chez les malikites en revanche, le madhab principal au Maghreb, ce n’est pas considéré comme najass (une impureté). Suivre le madhab malikite sur cette question de jurisprudence (fiqh) permet d’éviter pas mal d’inconvénients liés aux chiens. En attendant, c’est Cheikh France 24 qui nous explique la place du chien en islam, et de manière erronée. Le point de départ pour organiser l’islam en France L’islam de France ne verra jamais le jour car il est contraire au dogme. Un islam en France est possible dans la mesure où les musulmans choisissent indépendamment leurs représentants de toute ingérence de l’Etat sur les questions religieuses. Ils peuvent nous aider dans l’organisation administrative à la rigueur, mais que si on leur demande. L’islam accorde une place importante à la consultation et la concertation. La sourate 42 porte même le nom de « ach-choura » la consultation. On pourrait mettre en place des bureaux de vote dans chaque mosquée de France avec des listes de candidats. Bien que les mosquées soient ouvertes à tout le monde, cela permettra d’éviter l’immiscion d’intrus malveillants. Le contrôle des fraudes pourra se faire par des organismes indépendants et reconnus à l’unanimité par l’Etat afin de donner une légitimité supplémentaire aux choix des musulmans. L'islam n'a pas besoin d'être modéré. Il est déjà modéré à son origine par le Coran et la Sounna. C'est un gros pléonasme de parler d'islam modéré. Cliquez pour tweeter |
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